Le marché de l'emploi pilote est segmenté en compagnies de typologies différentes que nous pourrions classer en 3 catégories + une:
Niveau 1 : des compagnies de « premier boulot » (conditions de travail et pérennité financière de la société souvent à la marge). Souvent les sociétés de votre premier emploi de pilote !
Niveau 2 : des compagnies plus ou moins matures (conditions de travail un peu meilleures que celles du niveau 1), dans lesquelles vous n'effectuerez surement pas la totalité de votre carrière.
Niveau 3 : des compagnies où vous pourrez envisager de faire toute votre carrière.
Les Majors : (aviation de ligne seulement à mon sens) : Celles-ci sont comparables aux compagnies du niveau 3 avec en plus des caractéristiques notables en termes de conditions de travail*. (Voir Focus conditions de travail en partie G).
La répartition entre les différentes catégories est pyramidale avec beaucoup d'acteurs de niveau 1, un peu moins d'acteurs de niveau 2 et relativement peu d'acteurs de niveau 3.
Les Majors sont un cas à part avec seulement une petite vingtaine de compagnies à l'échelle du monde !
Donc soyons très clair, quelle que soit votre carrière (avion, hélicoptère) et votre activité (travail aérien, aviation d'affaire, transport aérien) tout le monde ne pourra pas intégrer les sociétés/ compagnies offrant les meilleures conditions de travail * (ou les plus pertinentes au vu de votre situation) ! Si ce type de compagnie peut être un objectif de carrière, il ne doit pas constituer votre référentiel, ni votre seule motivation pour embrasser ces carrières ! Ne vous fiez pas seulement aux discours et à l'avis des pilotes qui travaillent dans ces compagnies pour former votre projet, allez parler avec les pilotes du reste de l'industrie et posez-vous les bonnes questions !
Accepteriez-vous de faire le métier de pilote que vous avez choisi en dehors de ces structures ? Si la réponse est oui, est ce que l'investissement et les sacrifices que vous devrez faire pour atteindre une compagnie du premier niveau sont justifiés et acceptables au vu des conditions de travail que vous y rencontrerez ? Si la réponse est oui, avez-vous anticipé un nécessaire Plan B ? Peut-être qu'après quelques années dans des compagnies de niveau 1 ou 2 et dans l'impossibilité de rejoindre une compagnie de niveau 3 et +, cette vie ne sera plus compatible avec vos objectifs pros et perso !
La classification des compagnies dans les différents niveaux est un peu délicate, non définitive et peut tout à fait répondre à des motivations personnelles.
Par exemple une compagnie que vous classeriez de niveau 2 à l'étranger, pourrait être classé de niveau 3 si elle est dans votre zone géographique compte tenu de l'importance de ce critère pour vous !
Cette segmentation reste pertinente quelle que soit l'activité visée : travail aérien, aviation d'affaire ou aviation de ligne(sauf pour les majors qui pour moi n'existent que dans l'aviation de ligne).
Dans ces carrières civiles, avion et hélicoptère, on observe donc souvent des mouvements de pilotes entre les différentes activités (travail aérien, affaire, ligne) ou au sein d'une même activité entre les différents niveaux (1,2,3, Major). Celles-ci sont dictées par la volonté de répondre à des problématiques de sécurisation de sa carrière ou de rapprochement géographique ou d'obtention de meilleures conditions de travail*.
Rejoindre une compagnie de niveau 3 ou une Major n'est pas une fin en soi et dépend vraiment de votre situation. Il est vrai par contre que lorsque que celles-ci ne recrutent pas, c'est en cascade toute la chaine de recrutement qui est un peu paralysée.
Cette logique n'est cependant pas la seule mécanique expliquant le caractère aléatoire de l'emploi, il faut aussi parler des crises, de la maturité des marchés et des spécificités de cette industrie.
Entendez-moi bien, il y a des emplois pilotes « de début et de transition » et il est tout à fait normal et acceptable, voire obligatoire, de « faire son expérience » en attendant de pouvoir accéder à des emplois plus stables ou à de meilleures conditions ! (Cela évolue d'ailleurs souvent ensemble).
Mais n'acceptez pas l'inacceptable !
- Restez dans le cadre légal (dommage de risquer sa licence si chèrement acquise).
- Ne vous mettez pas en danger (en volant sur des machines « non safe » ou utilisées dans une activité un domaine de vol ou un espace géographique « non safe »).
PS : il y aura toujours des employeurs prêts à exploiter votre passion…
A l'issue de votre (coûteuse) formation certains employeurs vous verront comme de nouveaux pilotes prêts à tout, pour tenter de rentabiliser celle-ci (voler coûte que coûte) !